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1860, 20 avril. Registre des délibérations du conseil de fabrique de Saint-Germain-des-Prés

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Séance du 20 avril 1860. Extrait.

  • Arch. hist. diocèse de Paris, 1E registre 2 nos 17 à 19

L’an mil huit cent soixante, le vendredi vingt avril, sept heures et demie du soir, le Conseil de fabrique de l’église paroissiale de Saint-Germain-des-Prés étant assemblé dans la salle du presbytère, où étaient présents : MM. Moreau, président ; l’abbé Comte, curé ; Taillandier, secrétaire ; Dosseur, trésorier ; Féburier, F. de Champagny, et Poullain de Ladrene et Bouhier de l'Écluse, administrateurs.

[…] Monsieur le Président appelle la discussion sur la question de l’orgue du chœur actuel, reconnu comme devenu insuffisant, question qui est celle-ci : peut-on se borner à faire compléter cet orgue, ce qui ne permettrait pas d’espérer qu’il devint parfaitement bon, ou doit-on préférer faire faire un orgue entier, en conservant seulement le buffet actuel, ce qui donnerait le droit d’exiger du facteur une garantie qui assurerait au Conseil la bonne qualité de cet orgue ?

M. le Curé demande la parole et expose qu’étant en rapport avec des personnes très versées dans la connaissance des orgues, il s’est adressé à elles pour leur demander des renseignements ; qu’il a su de ces personnes qu’il existe à Paris trois facteurs d’orgues méritant une confiance égale quant à leur habileté, à celle des ouvriers qu’ils emploient et à la qualité du bois et des autres matériaux dont ils se servent, qu’il s’est adressé à deux d’entre eux pour avoir des devis de ce qu’il en coûterait pour réparer et compléter l’orgue actuel, que l’un deux, précisément celui qui a fourni l’orgue actuel, a présenté un devis s’élevant à près de cinq mille francs, tandis que le devis de l’autre ne s’élève pas à 3 000 F. Mais ce dernier a la franchise de déclarer que, quel que soit le facteur qui soit chargé de cette réparation et augmentation de l’instrument, cet instrument ne pourra jamais avoir la même homogénéité qu’un orgue fait d’une fois, avec les mêmes matériaux ; que ce dernier sera donc d’une qualité bien supérieure et il en conclut par offrir de faire moyennant cinq mille francs, plus l’abandon de l’orgue actuel, un orgue entièrement neuf, remplissant les conditions exigées par l’organiste, qu'il garantira pendant dix ans, et dont le prix ne lui sera payé qu’après la réception faite par tel expert indiqué par le Conseil de la fabrique, s’obligeant à se servir du buffet actuel pour y renfermer le nouvel instrument.

M. le Curé termine en remettant les devis au conseil et le priant de délibérer.

Après examen des devis, et après avoir entendu chacun des membres et ses observations.

Le Conseil,

Considérant qu’un orgue neuf, fait pour ainsi dire d’un seul jet, avec des matériaux identiques, doit évidemment avoir une homogénéité de sons que ne peut réunir un orgue complété plusieurs années après qu’il a été fait,

Considérant que le facteur Stolz ne demande que cinq mille francs pour fournir un orgue neuf qu’il garantirait, tandis que son concurrent exige presque la même somme pour réparer et compléter l’orgue actuel,

Considérant en outre que, pendant le temps assez long de la réparation, il faudrait louer un autre orgue, ce qui ajouterait au prix de la réparation tandis qu’en remplaçant l’orgue actuel par une autre, on évitera cette dépense de location,

Décide à l’unanimité que l’orgue du chœur actuel sera remplacé par un orgue neuf remplissant les conditions exigées par le Conseil de fabrique sur les indications de l’organiste, et ce, au prix de cinq mille francs, aux conditions que le facteur se servira du buffet actuel pour le nouvel orgue et disposera à son profit du mécanisme de l’ancien.

Et, à l’effet de faire tout traité avec le facteur, de choisir tout expert pour la réception du nouvel orgue, et généralement faire tout ce qui pourra être nécessaire pour l’exécution de la décision ci-dessus, le Conseil délègue MM. le Président, le Curé et le Trésorier pour le représenter. […]

Rien n’étant plus à l’ordre du jour, M. le Président déclare la séance levée.

Ci ont les membres présents signé après lecture.

Moreau

Comte, curé

Dosseur

Taillandier

Féburier

Poullain de Ladrene

Champagny

Bouhier de l'Écluse