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1893, 24 mai. Préfecture du département de la Seine. Rapport d’un membre du Conseil d’architecture

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Église Saint-Germain-des-Prés. Remplacement du vitrail de la chapelle Saint-Joseph..

  • Arch. de Paris, V19M32-1 nos 235 à 237

Monsieur l’Inspecteur général des Services d’architecture a transmis au soussigné, pour rapport au Conseil d’architecture, une demande formulée par M. Charpentier, architecte, au nom de M. le curé de Saint-Germain-des-Prés et tendant à obtenir l’autorisation de remplacer le vitrail de la fenêtre éclairant la chapelle Saint-Joseph, conformément à un projet annexé à sa demande.

Le vitrail, actuellement en place, sauf quelques fragments de bordure, n’est qu’une ancienne mise en plomb en très médiocre état et, naturellement, ne remontant pas à l’origine de la chapelle. Celle-ci était en effet l’une des huit chapelles dédiées le 11 avril 1163, en même temps que le pape Alexandre III faisait la dédicace de l’église. Elle était alors consacrée à saint Clément et saint Saturnin. Au siècle dernier, on y voyait le tombeau de François Thévin, comte de Sorges, mort en 1637. Les remaniements de l’église ont amené un monument composé avec la statue faisant partie du mausolée érigé dans la chapelle Saint-Christophe, de l’autre côté de l’église, à la mémoire de Guillaume Douglas, prince d’Écosse mort en 1611, et de fragments empruntés, probablement, au monument de son petit-fils, Jacques Douglas, dont la statue seulement reste dans la seconde chapelle.

D’après le projet annexé à la demande en question, le nouveau vitrail comporterait un panneau central contenant la figure de saint Joseph, et une bordure entourant une mise en plomb en verres clairs formant le fond de la verrière.

C’est une disposition qui se retrouvait autrefois dans d’autres chapelles et devait avoir été adoptée lors des travaux de restauration de l’église, exécutés en 1644, à l’époque où furent établies les voûtes du transept et reconstruites la façade et l’entrée méridionale, maintenant du côté du boulevard Saint-Germain.

Dans ces conditions, le projet semble susceptible d’être approuvé, cependant une observation serait à faire en ce qui concerne la bordure dont le fond d’un ton noir ou très obscur ne paraît pas heureusement choisi. Il serait certainement préférable de s’inspirer de la bordure du vitrail de la chapelle symétrique, lequel est conservé dans son ensemble et présente un aspect plus lumineux qu’il serait désirable de voir au nouveau vitrail.

Il convient de remarquer que, toutes les autres fenêtres des chapelles de ce côté étant bouchées, il ne reste que la fenêtre de la chapelle Saint-Joseph pour donner du jour dans cette partie de l’église.

La demande indique que les scellements de l’armature nouvelle se feront exactement à l’emplacement des anciens ; c’est une condition, qui, dans l’état de la construction, serait essentielle. Le travail de pose devrait, d’ailleurs, être exécuté d’entente avec le service d’architecture.

Paris, le 24 mai 1893,

L’architecte, membre du Conseil d’architecture

L. Ginain

Paris, le 13 juillet 1893,

L’Inspecteur général des Services municipaux d’architecture