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1820, 6 mai. A Monsieur le Baron Mounier, directeur général de l’Administration Communale et Départementale

. Paris

  • Arch. nat., F 13-882 nos 14 et 15

Monsieur le Baron,

Je viens de recevoir la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’adresser pour m’engager à me réunir à mes collègues pour constater l’origine et la nature des dégradations que se sont manifestées dans l’église de Saint-Germain-des-Prés et pour examiner s’il sera possible de la restaurer ou s’il faudra la démolir et la reconstruire à neuf.

J’avais reçu hier, le 5 mai du courant, la lettre ci-jointe en vertu de laquelle je me suis rendu aujourd’hui même dans l’édifice à visiter. M. le directeur des Travaux publics y avait réuni une commission composée de MM. Rondelet, Molinos, Rohault, Debret et de moi. Après un examen attentif de l’état des lieux, cette Commission, attendu que la restauration serait très difficile, périlleuse, longue et très dispendieuse, et que quelque bien qu’elle puisse être opérée, l’édifice ne pourrait être que d’une solidité équivoque, a été d’avis à l’unanimité qu’une reconstruction totale était préférable à une restauration dont la réussite serait douteuse. Cet avis motivé a été consigné dans un procès-verbal dressé en présence de M. le directeur des Travaux de Paris qui, sans doute, M. le Baron, vous le transmettra incessamment. Du reste, la Commission a concerté avec l’architecte de l’église les moyens à employer pour prévenir des accidents. Vous pouvez donc, Monsieur le directeur général, être en pleine sécurité sur ce point essentiel. Nonobstant l’avis donné par cette Commission, j’engagerai mes collègues à visiter aussi les lieux et à vous soumettre leur opinion particulière sur le parti à prendre concernant l’église dont il s’agit.

J’ai l’honneur d’être avec respect, Monsieur le Baron, votre très humble et très obéissant serviteur,

G. de Gisors