Après avoir examiné à nouveau l’état de la chaire à prêcher de l’église Saint-Germain-des-Prés que M. Charpentier, architecte de la fabrique, a fait étayer par mesure de prudence il y a onze ans environ, le soussigné pense qu’il serait peut-être prudent aujourd’hui de recourir à sa réédification complète, craignant surtout que les trépidations du nouveau métropolitain qui va fonctionner près de l’église ne rendent insuffisantes les précautions prises à cette époque.

Il vient d’être reconnu à certains indices que le mouvement général qui se produit dans cette construction depuis longtemps ne pouvait aller qu’en s’accentuant. Surtout pour la partie en avant de la cuve dont la disjonction des marches est très apparente.

Un danger immédiat ne paraît pourtant pas probable, mais il serait téméraire de prolonger plus longtemps un état de choses qui pourrait provoquer un accident à un moment qu’on ne peut prévoir ; aussi c’est dans cet ordre d’idées que le soussigné croit utile de demander à M. le Directeur de nommer une commission choisie parmi les meilleurs praticiens du Conseil d’architecture en vue d’examiner la situation de concert avec le soussigné et de rechercher s’il ne conviendrait pas d’entreprendre à bref délai la reconstruction de ce monument de valeur, dont le peu de stabilité paraît imposer la constitution de la commission que le soussigné sollicite.

Ci-joint un dessin et une photographie de cette chaire édifiée en 1829 d’après les dessins de Quatremère de Quincy, Doyen de l’Institut.

Paris, le 18 novembre 1908,

L’architecte de la 5^e section, Devienne