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1823, 19 février. Préfecture du département de la Seine. À son Excellence le ministre-secrétaire d’État de l’Intérieur

. Paris

Église paroissiale Saint-Germain-des-Prés. Tavaux de restauration générale.

  • Arch. nat., F 13-882 nos 40 et 41

Monseigneur

Monsieur votre prédécesseur, par sa décision du 18 août 1820, approuva le projet de restauration générale de l’église Saint-Germain-des-Prés, dressé d’après les indications du Conseil des Bâtiments civils de votre ministère. Les travaux pour cette restauration, c’est-à-dire, pour la reprise en sous-œuvre des dix piliers qui menaçaient de s’écrouler et d’entraîner avec eux toute la nef de cet édifice, furent évalués à la somme de 160 579 F ; mais le devis ayant été dressé rapidement par l’architecte, cette évaluation fut présentée au Conseil des Bâtiments civils comme un simple aperçu qui pouvait sans doute éprouver une augmentation considérable dans le cours des travaux.

Il résulte effectivement du rapport qui m’a été adressé par M. le directeur des Travaux, et de la réunion des mémoires des entrepreneurs, que si la reconstruction des dix piliers, en elle-même, n’a pas excédé le montant du devis présenté, les travaux accessoires qu’elle a nécessités, ont fait monter la dépense générale pour cette reconstruction, y compris les frais d’agence à la somme de 219 080 F, d’où il suit que les ouvrages accessoires non compris au devis s’élèvent à 58 501 F

Indépendamment de cette grande partie de restauration déjà terminée de la manière la plus satisfaisante, l’édifice réclamait encore de grosses réparations que j’ai dû faire commencer à cause de leur urgence. Les deux tours de cet édifice se trouvaient dans un état de péril tel qu’il a fallu prendre des promptes mesures pour prévenir les accidents qu’elles pouvaient occasionner, et se prononcer ou pour leur restauration totale, ou pour leur démolition. D’après les instances de MM. les curé et marguilliers de cette paroisse, j’aurais désiré que l’on pût conserver ce monument à cause de son ancienneté ; mais après avoir pris d’avis des architectes et fait de concert avec le directeur des Travaux, un examen de l’état des choses, je me suis convaincu qu’il ne fallait pas songer à leur restauration, parce qu’elle présentait des dangers dans l’exécution et de graves inconvénients pour le sort futur de l’édifice. Je me suis donc déterminé à adopter la proposition qui a été faite de déraser ces deux tours jusqu’au 3e étage et de reprendre en sous-oeuvre, à rez-de-chaussée, le mur qui supporte celle du midi. œuvre, à rez-de-chaussée, le mur qui supporte celle du midi.
La dépense pour ces divers travaux monte, d’après les devis à 100 763,00 F
qui, réunis au montant des travaux déjà exécutés pour la restauration intérieure, lesquels ont été évalués à 219 080,00 F
Portent la dépense de l’édifice à 319 843,00 F

Le Conseil municipal, appréciant l’utilité et l’urgence de cette dépense, vient par sa délibération du 21 novembre dernier, d’en voter le montant sur le budget communal de l’exercice courant.

J’ai l’honneur de transmettre à votre Excellence, avec une ampliation de cette délibération, les rapports et devis relatifs aux travaux et je la prie, en même temps, de vouloir bien approuver la dépense totale de 319 843 F

Paris, le 19 février 1823

Je suis avec respect, Monseigneur, de votre Excellence, le très humble et très obéissant serviteur,

Le conseiller d’État, préfet : Chabrol